
Reconnaissance de la mobilité scolaire à l’étranger : validation des notes & des expériences
Préparer un séjour ou un échange dans une école à l’étranger implique aussi d’organiser en amont les modalités du retour dans le système scolaire français. Fréquenter une école et habiter chez une famille d’accueil dans un autre pays vous permettra de vous épanouir et de développer vos connaissances linguistiques et culturelles. Mais qu’en est-il des notes et des diplômes obtenus dans l’établissement d’accueil ? Les résultats obtenus à l’étranger sont-ils automatiquement reconnus en France ? Dans cet article, nous allons voir comment faire valider les expériences et compétences acquises pendant l’année à l’étranger, et comment réintégrer et poursuivre son parcours scolaire.
Reconnaissance d’une mobilité scolaire à l’international : conditions générales
L’Éducation Nationale cherche à promouvoir la mobilité internationale des élèves de lycées généraux et technologiques. L’intérêt est de permettre aux jeunes de développer leurs compétences, d’améliorer leur employabilité et qu’ils gagnent en confiance en eux. À ce titre, les élèves du secondaire participant à un programme d’échange ou un séjour de longue durée à l’étranger peuvent désormais faire valider officiellement leur mobilité et valoriser leur expérience.
Cette reconnaissance prend notamment la forme d’une attestation de mobilité internationale intégrée au livret scolaire, de la conservation des notes, de la valorisation des acquis et de la facilitation de la poursuite du cursus scolaire.
Le choix du programme de mobilité
Tout d’abord, le trimestre ou l’année à l’étranger ne sera reconnue dans le cursus scolaire que si l’élève participe à un de ces programmes de mobilité :
Erasmus+ : le programme européen pour l’éducation, la formation, la jeunesse et le sport permet de séjourner de deux jours à un an dans l’un des 33 pays partenaires, c’est-à-dire les 27 pays membres de l’UE, ainsi que la Norvège, la Serbie, la République de Macédoine du Nord, le Liechtenstein, l’Islande et la Turquie.
Office franco-allemand pour la Jeunesse (OFAJ) : l’organisation internationale chargée de renforcer l’amitié entre la France et l’Allemagne propose deux programmes d’échanges pour les jeunes de la quatrième à la première. Les élèves peuvent partir soit 3 mois, soit 6 mois dans l’autre pays, logent chez une famille d’accueil avec leur correspondant·e et fréquentent l’établissement scolaire partenaire.
Retrouvez plus d’informations sur ces programmes de mobilité et sur les aides de financement dans notre article « Coûts et financement d’une année à l’étranger ».
Le contrat d’études
Ensuite, il est indispensable de définir le cadre et les objectifs de la mobilité dans un contrat d’études. Celui-ci va permettre la prise en compte du séjour à l’étranger dans la scolarité et pour le bac. De plus, il garantit la qualité de la mobilité.
En effet, ce document doit être signé à la fois par le chef d’établissement d’origine et celui de l’établissement d’accueil, ainsi que par l’élève concerné·e et son représentant légal. Ensemble, ils vont fixer toutes les modalités du séjour scolaire avant le départ : les matières, le suivi des cours, les résultats attendus, etc.
Le contrat d’études précise également la langue enseignée dans l’école d’accueil et définit qui dans l’établissement étranger sera responsable de l’élève en mobilité et l’accompagnera dans la préparation et la rédaction de son rapport de mobilité.
Ce document, rédigé en français et dans la langue partenaire, sera complété par un bilan de la mobilité, afin d’apporter des informations nécessaires pour le conseil de classe en France. De cette façon, les expériences et acquis de l’année à l’étranger apparaitront sur le bulletin scolaire.
Partir en classe seconde
La classe de seconde est un bon moment pour partir en mobilité à l’internationale, puisqu’il n’y a pas d’épreuves prévues. Toutefois, elle est déterminante pour l’orientation de l’élève. Avant le départ, l’équipe pédagogique de l’école française peut organiser un entretien avec l’élève afin de déterminer son projet d’orientation, ses choix de spécialité, que l’élève envisage la voie générale ou technologique.
Par la suite, le conseil de classe prendra en compte cette expérience à l’étranger afin de décider l’orientation de l’élève et son passage en première. Les compétences et connaissances acquises sont discutées et évaluées par les équipes éducatives des deux établissements. Les notes et appréciations de l’école à l’étranger apparaitront sur le bulletin, ainsi que sur le livret scolaire.
Lorsqu’un·e lycéen·ne participe à un échange ou un séjour en dehors du cadre du programme Erasmus+ ou de l’OFAJ, les notes obtenues pendant sa mobilité ne seront pas comptabilisées par l’établissement français dans ses moyennes trimestrielles ou semestrielles.
Mention « mobilité européenne et internationale » au baccalauréat
À partir de la rentrée 2022, l’Éducation Nationale offre la possibilité aux élèves de lycées technologiques et généraux de faire une mobilité dans un établissement partenaire à l’étranger, et d’obtenir la mention « mobilité européenne et internationale » au baccalauréat. Il faut pour cela répondre à certaines exigences :
L’élève doit effectuer sa mobilité en classe de première. Si le projet de l’élève le justifie, la mobilité peut se faire un peu en amont de la classe de première.
La durée est de minimum quatre semaines sur le temps scolaire de l’établissement d’accueil. Les dates sont établies par le contrat d’études. Il se peut que les dates scolaires du pays d’accueil ne coïncident pas avec exactement avec les dates scolaires française.

Afin d’obtenir la mention « mobilité européenne et internationale » au bac, l’élève de première a l’obligation de rédiger un rapport de mobilité. Ce rapport doit être écrit en français et doit comprendre 4 à 10 pages. Comme évoqué plus tôt, un membre de l’équipe pédagogique de l’école d’accueil, par exemple un·e professeur·e de langue, aide l’élève dans la rédaction de son rapport.
La dernière exigence pour voir la mention inscrite sur le diplôme du baccalauréat est une évaluation orale. Cette épreuve est organisée par l’établissement d’origine et se tient avant la fin de l’année scolaire de première ou au début de l’année scolaire de terminale.
Voici le déroulé de l’épreuve orale :
L’élève remet deux exemplaires imprimés de son rapport de mobilité au chef d’établissement minimum 15 jours avant l’épreuve.
L’évaluation orale se fait en français et dure 15 minutes : l’élève présente son rapport de mobilité pendant dix minutes maxima avec un support numérique, et le temps restant est consacré à des questions de l’évaluateur.
Les critères de l’évaluation sont les suivants :
Qualité de la présentation
Gestion du temps de la présentation
Traitement du thème choisi
Réflexion et réponses aux questions
L’élève obtient une note coefficient 2, allant de 0 à 20. Pour obtenir la mention, il est nécessaire d’avoir minimum 10/20. Comme pour les autres options au bac, l’évaluation orale vient s’ajouter au coefficient 100 des enseignements obligatoires.
Autres modalités pour faciliter la poursuite du cursus scolaire
Les parcours scolaires et les choix de mobilités étant très divers, d’autres modalités sont prévues pour valider des notes, passer des examens et poursuivre normalement son cursus scolaire en France. Découvrez ici différents cas de figure.
Remplacer les notes de contrôles continus
Certaines notes de contrôle continu jouent un rôle décisif dans le cursus scolaire français et l’obtention du baccalauréat. Puisque l’élève en mobilité ne participe pas à ces évaluations sur la durée, il ou elle peut être convoqué·e à une épreuve.
Celle-ci a donc pour but de remplacer les notes de contrôle continu de première et terminale. Et ce, peu importe si l’élève participe aux programmes partenaires ou non. De cette manière, l’élève peut continuer son parcours scolaire et passer son diplôme sans aucun problème.
Épreuves terminales du baccalauréat
Les épreuves du bac étant réparties sur les deux dernières années du lycée, il se peut que l’élève en mobilité manquent certaines échéances importantes pour pouvoir obtenir son diplôme.
Concernant les épreuves anticipées de français en première, l’élève disposant d’un contrat d’études signé peut passer l’écrit et l’oral à la rentrée scolaire, dans le cadre des épreuves de remplacement.
Pour les épreuves terminales d’enseignements de spécialité, de philosophie et du Grand oral, il est possible, sous certaines conditions, de passer les épreuves à l’étranger dans un centre d’examen proche de son établissement d’accueil (défini en accord avec l’AEFE). Une autre possibilité est de rentrer en France et de profiter des épreuves de remplacement dans son académie d’origine à la fin de l’année de terminale ou en début d’année scolaire suivante.

Mobilité des élèves de lycées professionnels
La mobilité à l’étranger n’est pas réservée aux élèves de l’enseignement général et technologique. Les jeunes en lycée professionnel peuvent eux aussi profiter d’un séjour dans un établissement partenaire à l’international.
Lors de séjours longs, les élèves de lycées pros ont la possibilité d’être évalué·es à l’étranger et n’ont pas à repousser le passage du diplôme. Également, cette expérience est à valoriser sur Parcoursup.
Grâce à l’épreuve facultative de mobilité, il est possible d’obtenir des points bonus pour avoir le diplôme du CAP, du brevet et bac professionnel, et du brevet des métiers d’art. L’élève reçoit ainsi une attestation « MobilitéPro ».
Réintégrer le système scolaire français après une année hors de l’Europe
Comme évoqué plus tôt, si la mobilité a lieu avec des organismes privés et dans un pays qui n’est pas partenaire du programme Erasmus+, il n’est théoriquement pas possible de faire reconnaître son année à l’étranger et de poursuivre normalement son cursus scolaire. Toutefois, certains organismes tels que CEI avancent la possibilité d’obtenir des diplômes dans certains établissements.
Afin de poursuivre sa scolarité en France et d’obtenir ses diplômes, la solution est de tout simplement redoubler le niveau suivi à l’étranger, en France. Par exemple, si un·e élève part aux États-Unis pendant toute l’année de seconde, il lui faudra faire une « deuxième année de seconde » dans son lycée français. De cette manière, l’élève ne manquera pas une miette du programme scolaire français et reprendra naturellement là où il·elle a arrêté son parcours. L’élève n’accumulera aucune lacune et profitera peut-être même des avantages de son expérience à l’étranger.
Si la mobilité à l’étranger n’a duré qu’un trimestre, le redoublement n’est peut-être pas nécessaire. Dans tous les cas, il est indispensable de se renseigner auprès de l’équipe pédagogique et du chef d’établissement pour définir les conditions du départ et organiser la réintégration dans le système scolaire français.
Conclusion : valoriser son expérience à l’étranger et poursuivre sa scolarité
La mobilité européenne et internationale des élèves est de plus en plus soutenue par l’État français, puisqu’elle très enrichissante pour les jeunes et les établissements qui les accompagnent dans leur projet. Il y a différentes manières de faire reconnaître les notes obtenues à l’étranger ou de valoriser ses expériences dans l’autre pays. Tout dépend de la destination, de l’année de départ et de l’équipe encadrante. La clé pour faire de cette mobilité un véritable atout pour sa scolarité reste de bien collaborer avec les principaux décideurs de son établissement d’origine.
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Sources et informations complémentaires
https://www.onisep.fr/Choisir-mes-etudes/au-lycee-au-cfa/etudier-a-l-etranger-avant-le-bac
(consultée le 15/03/2023)
https://afs.fr/education/education-nationale/
(consultée le 15/03/2023)
https://agence.erasmusplus.fr/2022/08/29/la-mobilite-scolaire-et-europeenne-et-internationale-des-eleves-de-lycee/
(consultée le 15/03/2023)
https://www.education.gouv.fr/la-mobilite-des-eleves-3191
(consultée le 15/03/2023)
https://www.education.gouv.fr/bo/22/Hebdo31/MENE2206449N.htm
(consultée le 15/03/2023)
https://www.education.gouv.fr/sites/default/files/imported_files/document/2019_voiepro_mobilite_1164846.pdf
(consultée le 15/03/2023)
https://www.cei-voyage.fr/sejours/etudes-etranger/etudier-etats-unis/etats-unis-plus/
(consultée le 15/03/2023)
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